Objectif Lune : Airbus sera sur le vaisseau Orion

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L’Agence spatiale européenne confie à Airbus la construction du troisième module de service du vaisseau spatial habité américain Orion, un des éléments clefs du programme Artemis de retour de l’homme sur la Lune.

L’importance stratégique de la Lune

Airbus réalisera donc le troisième module de service européen du vaisseau spatial habité américain Orion, un des outils du programme Artemis de la Nasa de retour de l’homme sur la Lune. Le contrat a été notifié par l’Agence spatiale européenne (ESA). Notre très proche voisine a plus que jamais une importance stratégique dans les années à venir et sera partie intégrante de tout futur dispositif de défense spatiale. Le premier module de service (ESM), livré à la NASA en novembre 2018, a déjà été assemblé au module d’équipage. La navette entièrement intégrée a terminé ses essais en vide thermique sur le site de la NASA dans l’Ohio et est déjà de retour au Kennedy Space Center, en Floride (États-Unis).

Premier vol d’essai en 2021

Le premier vol d’essai, encore non habité, d’Orion avec l’ESM (Artemis I) est prévu en 2021. Les premiers astronautes embarqueront plus tard, avec Artemis II, pour une mission autour de la Lune puis un retour sur Terre. Le deuxième module de service est en cours d’intégration et de test sur le site Airbus de Brême. Sa livraison est prévue au premier semestre 2021.

Les missions de l’ESM

L’ESM est un cylindre d’environ quatre mètres de diamètre et de hauteur. Il est doté de quatre panneaux solaires (d’une envergure de 19 m une fois déployés), qui généreront l’électricité équivalente à la consommation de deux foyers. Les 8,6 tonnes d’ergols de l’ESM alimenteront le moteur principal et 32 micro-propulseurs. Sa masse totale est légèrement supérieure à 13 tonnes. Outre son rôle de système principal de propulsion, il se chargera des manœuvres orbitales et du contrôle d’attitude. Il assurera également la survie des astronautes en fournissant l’eau et l’oxygène, ainsi que le contrôle thermique du module d’équipage auquel il est accroché.

L’ESA travaille sur une usine capable de transformer la poussière de Lune en oxygène

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Les échantillons ramenés de la Lune montrent que le régolithe lunaire (la poussière présente à la surface de la Lune, en somme) contient de l’oxygène. Vendredi 17 janvier, l’agence spatiale européenne (ESA) a annoncé l’installation d’un prototype de centrale à oxygène capable de l’extraire.

Le procédé de l’agence permettrait également de récupérer des alliages métalliques utiles aux futures missions sur la Lune.

De la production commerciale à l’expérimentation spatiale

Le régolithe lunaire contient entre 40 % et 45 % d’oxygène, mais celui-ci est emprisonné chimiquement par des oxydes, sous forme de minéraux ou de verre. Des chercheurs de l’ESA ont donc mis au point un prototype en mesure de récupérer cet oxygène, par une électrolyse de sel fondu. Ce procédé consiste à placer le régolithe (ici de synthèse, créé par l’ESA) dans une cuve métallique où baigne du chlorure de calcium qui sert d’électrolyte. Lorsque la solution est portée à 950 °C, le régolithe y reste solide. Cependant, une fois qu’un courant électrique y passe, l’oxygène s’en libère et migre vers une anode où il peut être récupéré.

Ce procédé, initialement destiné à la production commerciale de métaux et d’alliages, a été mis au point par la société britannique Metalysis. Beth Lomax, doctorante de l’Université de Glasgow, l’a étudié au sein de l’entreprise, puis l’a recréé à l‘European Space Research and Technology Centre (ESTEC), aux Pays-Bas. Elle a déclaré que « chez Metalysis, l’oxygène produit par le processus est un sous-produit indésirable et est plutôt libéré sous forme de dioxyde de carbone et de monoxyde de carbone, ce qui montre que les réacteurs ne sont pas conçus pour résister à cet oxygène gazeux. Nous avons donc dû repenser la version ESTEC pour pouvoir disposer d’un oxygène sur-mesure ».

Des métaux en sus

Beth Lomax a aussi souligné l’intérêt de l’extraction d’oxygène directement sur la Lune : « Pouvoir recueillir de l’oxygène à partir de ressources trouvées sur la Lune serait évidemment extrêmement utile pour les futurs colons lunaires, à la fois pour respirer, mais aussi pour la production locale de carburant de fusée ».

Le chercheur de l’ESA, Alexandre Meurisse, note que « ce processus de production laisse derrière lui un enchevêtrement de différents métaux » avant d’ajouter : « C’est une autre piste de recherche, pour voir quels alliages seraient les plus utiles à produire à partir d’eux. Pourraient-ils être directement imprimés en 3D, par exemple, ou auraient-ils besoin d’être affinés ? Le mélange précis de métaux dépendra de l’endroit sur la Lune où le régolithe a été recueilli. Il y aurait d’importantes différences régionales ».

Le scientifique a également déclaré : « Maintenant que nous avons une installation en service, nous pouvons l’améliorer, par exemple en réduisant la température de fonctionnement, pour finalement concevoir une version de ce système qui pourrait un jour voler vers la Lune et être opérationnel là-bas ». Actuellement, le prototype évacue l’oxygène créé via un tuyau d’échappement. Les chercheurs réfléchissent donc désormais à la meilleure manière de le stocker.

Le Centre Spatial Guyanais : de la jungle à l’espace

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La France et l’Europe font décoller leurs fusées au plus près de l’équateur, dans un site unique, mélangeant l’humidité chaude de la jungle amazonienne et l’excellence technologique de 50 ans d’expérience.

Et maintenant ? Le Centre Spatial Guyanais se prépare même à faire atterrir des fusées

Il faut quitter Hammaguir!

Lorsque la France a commencé à s’intéresser aux lancements de fusées, d’abord pour des ambitions militaires puis scientifiques, elle a utilisé sa base d’Hammaguir, située dans l’Ouest algérien, et alors colonie française avec le statut de département.

Les décollages des fusées-sondes, puis du programme des « pierres précieuses » permettent à la France d’entrer, en 1965, dans le club très fermé des pays devenus puissances spatiales, notamment avec Diamant-A1 et le satellite Asterix-A1. Toutefois, le centre d’Hammaguir est toujours en Algérie, et l’Algérie est devenue une nation indépendante. Il faut alors trouver un nouveau site pour les fusées du CNES et quitter le désert avant la fin 1967, dans le cadre des accords d’Evian…

Ce sera donc la Guyane ! Le Centre Spatial Guyanais, ou « CSG », ouvre ses portes en 1968 après une première période d’aménagements : la piste de l’aéroport est rallongée, et un port autonome est installé pour ramener du matériel depuis l’Hexagone.

Bienvenue à Kourou…

Installé sur les communes de Kourou et Sinnamary, le Centre Spatial Guyanais est un énorme territoire de 660 km², soit pratiquement la taille de la Martinique ! Le site est idéalement placé pour faire décoller des fusées : très près de l’équateur terrestre (les lanceurs bénéficient ainsi d’un effet de fronde et peuvent donc économiser des ressources), entouré de zones très peu, voire pas du tout peuplées et d’un canal d’accès à la mer, sa position permet même d’envoyer des satellites sur des orbites très inclinées.

Bien sûr, il y a un revers à la médaille, à commencer par les conditions sur place. La jungle est un environnement humide et chaud : sans entretien, routes et bâtiments disparaissent vite sous la mousse et les fougères. En outre, il pleut beaucoup, et la faune locale (vous aimez les araignées ? Les chauve-souris ?) met l’isolation des bâtiments à l’épreuve.

Toutefois, un centre spatial au milieu de la jungle présente d’autres avantages. D’une part, les zones d’exclusion sont faciles à faire respecter. De l’autre, entre les zones construites utilisant moins de 10 % du territoire, et l’interdiction de chasse et de coupe du bois, le personnel évolue dans un véritable paradis pour la faune et la flore locale : 12 écosystèmes différents, des pumas et des jaguars, des biches et même des ruches – la santé des abeilles étant un très bon indicateur de la pollution sur un tel site. Pour cause, contrairement à ce que l’on imagine, un décollage ne perturbe l’écosystème que pour quelques heures.

Le meilleur site du monde ?

À Kourou, les lanceurs arrivent en bateau depuis l’Europe et la Russie, tandis que les satellites, et les équipes qui accompagneront la préparation finale de ces joyaux de technologie, débarquent en avion du monde entier. Aujourd’hui, c’est une base efficace et rodée, dont quelques formes architecturales et moquettes rappellent qu’une part importante des bâtiments a été érigée dans les années 1970.

Rappelons par ailleurs que le CSG a aussi été le théâtre de tensions et de grèves ces dernières années, la Guyane restant un territoire pauvre au sein duquel le Centre Spatial peut être perçu comme une enclave favorisée. En outre, si nombre d’employés du centre sont français, certaines communautés vivent à l’écart, à l’image des équipes russes qui disposent de leur propre « village ».

Depuis le début des années 70, le CSG s’est beaucoup étoffé. Après les fusées-sondes et quelques décollages de Diamant, les européens ont tenté d’unir leurs efforts avec un grand lanceur : Europa, un échec retentissant.

Toutefois, la « base au milieu de la jungle » trouvera quand même son salut, avec la toute jeune agence spatiale européenne (ESA) et les efforts du CNES pour proposer une fusée : Ariane. La première du nom décolle le jour de Noël 1979, et fera battre le cœur des passionnés de l’espace pour plusieurs décennies.

L’agence française, friande d’acronymes, fait ériger les ELA (« Ensemble de Lancement Ariane ») sous la canopée, et les versions se succèdent, commercialisées par Arianespace et lancées avec une fiabilité qui a fait la fierté et la célébrité du site Guyanais, tourné vers les clients internationaux. De très nombreuses personnalités politiques et industrielles se sont déjà assis sur le velours rouge de la salle de contrôle Jupiter, pour sortir deux minutes avant le tir sur le balcon afin de voir Ariane 5, à près de douze kilomètres de là, s’élancer vers le ciel.

Ariane, Vega et Soyouz…

Mais Ariane 5 n’est pas seule au Centre Spatial Guyanais. Elle fut rejointe en 2011 par Soyouz (lanceur de moyenne capacité), installé sur un tout nouveau pas de tir assez éloigné de celui d’Ariane… Fait cocasse d’ailleurs, puisqu’il est courant de désigner le CSG en disant « Kourou », alors que le pas de tir de Soyouz est beaucoup plus proche de Sinnamary.

Enfin, en 2012 c’est le petit lanceur Vega qui décolle pour la première fois du CSG. Il est taillé pour envoyer de plus petits satellites que Soyouz ou Ariane, d’une masse inférieure à deux tonnes, mais a surtout été développé pour envoyer des satellites d’observation de la Terre en orbite basse. Depuis bientôt une décennie, ces trois fusées coexistent au milieu du site, où sont répartis une myriade de bâtiments destinés à leur préparation, à celle des carburants et, bien sûr, des satellites ou de leur mise sous coiffe. On retrouve également des sites de tests sur place, pour des fusées sondes et pour la mise à feu de nouveaux moteurs.

Le « port spatial européen »

Face à la concurrence internationale, le paysage des lanceurs européen évolue, et le Centre Spatial Guyanais doit suivre le rythme, même si ce n’est pas tâche facile. La France, qui porte aussi le développement du « port spatial européen », a demandé plus d’aide à ses partenaires européens, et souhaiterait faire de Kourou un écosystème plus ouvert pour de nouveaux acteurs privés tels que les petites start-up qui préparent des lanceurs.

En attendant, un pas de tir tout neuf est en construction depuis 2015, ELA-4, qui accueillera Ariane 6 pour un premier décollage en 2021. Vega aussi évolue. L’industriel Avio est chargé des opérations sur place avec le lanceur, qu’une nouvelle version va rendre plus puissant. De son côté Soyouz sera progressivement mis à la retraite dans la décennie à venir : avec Ariane plus souple, et Vega plus puissant, la nécessité du lanceur s’amenuise.

D’autant plus que d’ici là, une autre nouveauté aura fait son apparition au Centre Spatial Guyanais : des fusées revenant s’y poser. En effet, Callisto et Themis sont engagés pour étudier les technologies de lanceurs réutilisables, et le site sera bien placé lorsque les industriels passeront à la réalisation grandeur nature de ces projets. Une chose est sûre, de belles surprises vont encore surgir de la jungle guyanaise…

Après SpaceX, le CNES aussi planche sur un lanceur réutilisable

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En plus du petit démonstrateur de lanceur réutilisable Callisto qui doit voler en 2020, le CNES associé au DLR allemand envisage d’en développer un second, Themis, 10 fois plus lourd à l’horizon 2025 équipé du futur moteur européen à bas coût Prometheus.

L’Europe doit faire face à la demande des lanceurs réutilisables si elle existe« . Le constat a été formulé par Jean-Yves Legall, président du CNES (centre national d’études spatiales) à l’occasion de sa conférence de vœux à la presse le 16 janvier dernier. Pour rattraper SpaceX qui multiplie les succès dans ce domaine, les Français misent sur leur collaboration avec les Allemands et les Japonais autour d’un démonstrateur de lanceur réutilisable baptisé Callisto. Leurs agences spatiales, le CNES, le DLR et la JAXA ont débloqué une enveloppe de près de 100 millions d’euros pour ce développement et mobilisé une trentaine d’experts à Paris, Brême et Tsukuba au Japon.

Un moteur japonais

D’ici 2020, il s’agit de tester en grandeur nature à partir du centre spatial guyanais, les technologies de la réutilisation grâce à une fusée d’environ 13 mètres de hauteur et de 3,6 tonnes au décollage. « L’objectif est de monter à 35 Km d’altitude, de faire toutes les manœuvres pour revenir se poser à proximité du pas de tir avec une précision de quelques mètres. Et de réutiliser le même véhicule 5 fois », précise Jean-Marc Astorg, directeur des lanceurs au CNES. Les équipes vont se retrouver en février prochain au Japon pour une grande revue qui validera les spécifications du démonstrateur. La construction du véhicule démarrera au second semestre.

Chaque partenaire apportera sa contribution. La Jaxa fournira le moteur oxygène/hydrogène. Il a l’avantage d’exister, d’être réutilisable et doit encore être adapté au futur démonstrateur. Elle va également concevoir le réservoir d’oxygène. Le DLR apportera le système d’atterrissage de Callisto constitué de trois pieds, les gouvernes aérodynamiques pour le pilotage durant la phase de rentrée, et une partie du réservoir à hydrogène. La France va concevoir le calculateur assurant le programme de vol, une pièce critique qui pilotera le moteur et les gouvernes aérodynamiques. Elle fournira également la partie complémentaire du moteur à hydrogène. Le CNES travaille avec ArianeGroup, le maître d’oeuvre industriel d’Ariane5 et d’autres industriels de la filière spatiale comme Air Liquide.

Diviser les coûts par deux

Français et Allemands planchent déjà sur l’étape suivante: le démonstrateur Themis, annonciateur de ce que pourrait être le successeur d’Ariane6. Ce serait un véhicule environ 10 fois plus lourd que Callisto, équipé du futur moteur réutilisable Prometheus financé par l’agence spatiale européenne. Les premiers travaux pourraient démarrer dès 2019 et le démonstrateur voler en 2025. Prometheus est un moteur de 100 tonnes de poussée, très bas coût fonctionnant à l’oxygène liquide (Lox) et au méthane, et donc très favorable à la réutilisation.

S’inspirant de SpaceX, les européens adaptent la réutilisation à leurs besoins. Il s’agira d’une réutilisation partielle qui ne concerne que le premier étage du lanceur et adaptée aux missions en orbite basse. « La réutilisation n’est pas une fin en soi. L’objectif c’est de baisser les coûts. Avec la réutilisation et le futur moteur Prometheus, on peut espérer diviser les coûts des lanceurs d’un facteur 2 d’ici 2030 par rapport à Ariane6 », explique Jean-Marc Astorg.

l’innovation

Si votre entreprise à des projets d’innovations susceptibles de trouver des applications dans le transport spatial, le Cnes est intéressé. Le 20 avril, la direction des lanceurs de l’agence spatiale française a donné le coup d’envoi d’un « Challenge R&D Lanceurs » adressé aux PME, start-up, et laboratoires de recherche, et de manière générale aux entités de taille petite ou moyenne, qui ont jusqu’au 29 mai pour déposer un dossier en ligne.

Les auteurs des dix meilleurs concepts présélectionnés seront invités à une présentation rapide (un « pitch day ») le 24 juin. Les projets sélectionnés par le comité d’attribution feront l’objet d’un contrat de financement (de 20 000 à 100 000 €) signé dans la foulée, le jour même.

Depuis quelques années, avec des efforts tels qu’Ariane Works ou ce nouveau défi, le Cnes cherche à élargir son ouverture aux petites entreprises innovantes extérieures à son réseau de partenaires traditionnels. L’objectif est de fertiliser ses propres circuits de maturation technologique grâce à de nouveaux concepts qui nécessitent un soutien de R&T ou par l’application au spatial de développements réalisés dan

Le télescope James Webb en configuration de lancement

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Chaque fin de semaine, une image qui a fait l’actualité ou retenu notre attention. Le télescope spatial James Webb de la Nasa a été replié dans la même configuration que lorsqu’il sera installé sur son lanceur l’an prochain.

Passager d’Ariane 5

Les équipes de Northrop Grumman à Redondo Beach, en Californie, viennent de procéder au premier repli du James Webb Space Telescope (JWST), le plus grand et le plus complexe télescope spatial jamais construit pour la Nasa : d’une masse de 6,2 t au décollage, il est d’un doté d’un miroir primaire de 6,5 m de diamètre (contre 2,4 m pour Hubble, son prédécesseur, lancé il y a maintenant 30 ans).

Cette position de repli correspond à la configuration dans laquelle le précieux télescope se trouvera au moment de son intégration dans la coiffe du lanceur Ariane 5 ECA d’Arianespace, chargé de l’expédier vers le point de Lagrange L2, à 1,492 million de km de la Terre.

L’image a été prise à partir d’une webcam dans la salle blanche de Redondo Beach, où seul le personnel essentiel est actuellement autorisé.

 

Déploiement complexe

En position de repli, le télescope va pouvoir démarrer une série de tests, afin de valider sa capacité à supporter le lancement puis l’environnement spatial, dans le respect des règles sanitaires imposées aux Etats-Unis pour éradiquer la pandémie de Covid-19.

Puis les équipes pourront vérifier une dernière fois le bon déroulement des délicates opérations de déploiement qui devront être effectuées après le lancement.

« Je suis très fier de toute l’équipe d’intégration et de test de Northrop Grumman et de la Nasa, se félicite Bill Ochs, chef de projet au centre Goddard de la Nasa, dans le Maryland. Cette réalisation démontre le dévouement et la diligence exceptionnels de l’équipe en ces temps difficiles dus à Covid-19. »

Le lancement JWST (dont le coût s’élève à présent à 9,7 Md$) est désormais programmé pour mars 2021 depuis le Centre spatial guyanais.

La navette top secret X37-B repart en mission avec un nouveau module

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Après un séjour de plus de deux ans en orbite, l’X-37B de l’U.S. Air Force, revenu sur Terre en octobre 2019, s’apprête à repartir dans l’espace pour une mission qui pourrait durer 1.000 jours ! Pour cette dernière, il sera doté d’un nouveau module dont la fonction exacte n’a pas été communiquée mais celle-ci étendra les capacités de ce véhicule qui fascine autant qu’il inquiète. Il fascine car il est le seul à pouvoir faire ce qu’il fait et il inquiète car on ne sait pas ce qu’il fait.

Le 16 mai, l’U.S. Air Force lancera sa mystérieuse navette X-37B pour une sixième mission, a déclaré le secrétaire de l’U.S. Air Force (USAF), Barbara Barrett. Ce sera également la première mission de la nouvelle Force spatiale des États-Unis. Il décollera du site de lancement de Cape Canaveral Air Force Station, en Floride, à bord d’un lanceur Atlas. Étonnement, l’X-37B sera lancé seulement une dizaine de jours avant le premier vol habité du Crew Dragon de SpaceX.

Seul véhicule spatial réutilisable au monde, l’X-37B suscite toujours autant de curiosités et d’inquiétudes en raison de la confidentialité qui entoure ses missions. Cette sixième mission n’échappe évidemment pas à cette règle, bien que le Pentagone se soit montré un peu plus ouvert que lors des missions précédentes. Si ni la durée ni les détails des objectifs et des expériences qui seront tous réalisés n’ont été communiqués, le Pentagone a indiqué que « cinq charges utiles expérimentales » seront embarquées pour « mener plusieurs expériences en orbite ».

Il est notamment prévu de tester, dans l’espace, les réactions de certains matériaux (sans préciser lesquels), de mesurer les effets des radiations ambiantes sur une série de semences pour la culture d’aliments qui pourraient servir à la consommation des astronautes ; également programmée, une autre expérience qui transformera les radiations solaires en énergie radio-électrique et étudiera la façon de transférer cette énergie vers la Terre. Enfin, et ce n’est pas une première, le X-37B déploiera un petit satellite (FalconSat-8). Lors de ses précédentes missions, il en avait déjà largué au moins deux et peut-être même récupéré un, mais cela n’a jamais été confirmé.

Initialement conçu pour fonctionner jusqu’à 240 jours en orbite, ce véhicule a repoussé ses limites à chaque mission pour atteindre 780 jours passés en orbite lors de sa cinquième mission, de septembre 2017 à octobre 2019. Si l’U.S. Air Force reste très discrète sur les réelles capacités du véhicule, il n’est pas absurde d’envisager que cette sixième mission pourrait durer 1.000 jours !

D’importantes possibilités d’action dans l’espace

Depuis sa mise en service en 2010, le X-37B a toujours suscité de vives inquiétudes tant ce véhicule étonne par ses capacités inédites et uniques. Capable de changer rapidement et régulièrement d’orbite, il démontre également l’importance d’un avion spatial réutilisable.

Si, officiellement, il est avant tout un banc de test volant qui expérimente des technologies que les États-Unis souhaitent pour l’instant ne pas rendre publiques, sa mission principale est de démontrer la robustesse et la fiabilité des pièces et autres systèmes utilisés pour le construire et à usage de véhicules spatiaux réutilisables comme la réduction des risques, le test de nombreux nouveaux matériaux, de nouvelles technologies, d’instruments d’observation, voire de technologies liées à la maintenance en orbite. La confidentialité qui entoure les missions du X-37B alimente les spéculations au sujet des objectifs réels du Pentagone.

Si ce véhicule pourra être utilisé — et cela ne fait guère de doute — pour éliminer des débris spatiaux qui menacent des satellites américains en les récupérant dans sa soute, l’X-37B pourra évidemment être employé à des fins militaires. On peut aussi imaginer que, s’il peut éliminer des débris inertes, l’X-37B soit aussi en capacité future (si ce n’est pas déjà fait) de récupérer des objets non coopératifs. Il faut savoir que les États-Unis suivent de très près les développements chinois de Cubesats hyper-manœuvrants qui pourraient servir de mine spatiale.

Enfin, à terme, et si le besoin s’en fait sentir, ce véhicule pourra servir d’arme anti-satellite, d’engin de renseignement spatial, voire de plateforme d’emport et de lancement de charges militaires, tels que des missiles par exemple

Le Pentagone annonce une sixième mission pour son drone spatial X-37B

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La mission permettra notamment de tester les réactions de certains matériaux dans l’espace.

L’armée américaine a annoncé ce mercredi le prochain lancement de son drone spatial X-37B, un véhicule orbital jusque-là entouré de secret et dont ce sera la sixième mission.

Capable de voler en orbite pendant plusieurs mois, la mini-navette spatiale sans pilote X-37B, également appelée Véhicule test orbital (OTV), décollera le 16 mai de la base de Cap Canaveral, en Floride, a précisé l’US Air Force dans un communiqué.

Le X-37B déploiera un petit satellite FalconSat-8 qui mènera un nombre record d’expériences en orbite pour ce véhicule spatial, a expliqué au cours d’un séminaire en ligne la secrétaire à l’US Air Force Barbara Barrett. La mission permettra ainsi de tester les réactions de certains matériaux dans l’espace, a-t-elle indiqué sans identifier les matériaux concernés.

Neuf mètres de long

Une seconde expérience portera sur les effets des radiations ambiantes dans l’espace sur une série de semences, a-t-elle expliqué. Une troisième expérience élaborée par un laboratoire de recherche de l’US Navy « transformera les radiations solaires en énergie radio-électrique et étudiera la façon de transférer cette énergie vers la Terre », a ajouté Barbara Barrett, qui supervise la nouvelle « Space Force » américaine.

Le X-37B, qui ressemble à la navette spatiale américaine, dont la dernière a volé en juillet 2011, mesure neuf mètres de long et a une envergure d’ailes de 4,5 mètres. Le Pentagone, qui a diffusé ce mercredi des photos de l’engin, était resté jusqu’ici très discret sur ses missions et ses capacités.

À chaque nouveau vol dans l’espace, dont le premier a eu lieu en 2010, l’engin alimenté en énergie par des panneaux solaires reste de plus en plus longtemps en orbite terrestre. Il avait terminé son dernier vol en octobre 2019, après 780 jours, soit plus de deux ans, en orbite.

 

 

 

 

La plateforme spatiale Bartolomeo d’Airbus accueillera bientôt sa première charge utile américaine

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AIRBUS a annoncé le 5 mai la signature d’un nouveau contrat avec la compagnie de communication aérospatiale Xenesis. Cette dernière pourra, grâce à la plateforme de charge utile Bartolomeo, développée par Airbus, envoyer sur la station spatiale internationale (ISS) un prototype de son terminal spatial de communication optique Xen-Hub. Conçu avec l’aide de la Nasa, l’appareil doit permettre aux satellites de télécommunication d’atteindre un débit de plus de 10 gigaoctets par seconde.

Installée depuis le 1er avril à l’extérieur du laboratoire Columbus, le module européen de l’ISS construit par Airbus, la plateforme Bartolomeo peut accueillir jusqu’à 12 emplacements pour charges utiles externes en orbite terrestre basse, les alimenter en électricité et assurer la transmission de deux téraoctets par jour de données optiques vers la Terre.

La charge utile « Xenesis » sera l’une des premières américaines à être installée sur la plate-forme Bartolomeo,  » l’occasion de démontrer la viabilité de leur terminal spatial de communication optique pour de multiples clients », a déclaré dans un communiqué Debra Facktor, directrice d’Airbus U.S. Space Systems. « En outre, Airbus et le laboratoire national de l’ISS invitent d’autres utilisateurs à participer à des recherches et à des essais sur la plate-forme Bartolomeo ».

L’orbite basse de l’ISS (moins de 400 km d’altitude) est idéale pour la transmission de communications à très faible latence. « Bartolomeo est situé dans une position optimale », précise le communiqué, « ce qui permet à Xen-Hub de maximiser son temps de passage et d’augmenter le débit de données. » Airbus annonce un à deux téraoctets de données transmis chaque jour.

Des lancements vers l’ISS sont possible environ tous les trois mois, lors de chaque nouvelle mission de maintenance. Ils permettent l’envoi de charge utilise d’un poids allant de 5 à 450 kg. Celles-ci peuvent être conditionnées et préparées en 12 mois, via des processus d’intégration réalisés par Airbus. La compagnie propose également toute une panoplie de servies et d’assistance technique pour chaque entreprise désireuse d’envoyer son matériel dans l’espace.

A quoi va servir la plate-forme Bartolomeo opérée par Airbus et l’Agence spatiale européenne

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Initialement annoncé pour mai 2019, le lancement de la plate-forme Bartolomeo a eu lieu le 6 mars 2020, depuis Cap Canaveral en Floride (Etats-Unis). La plate-forme est actuellement en direction de la station spatiale internationale (ISS) où elle sera installée à l’extérieur du laboratoire Columbus, le module européen de l’ISS construit par Airbus.

Le 6 mars 2020, la plate-forme Bartolomeo a été lancée depuis Cap Canaveral en Floride (Etats-Unis). Actuellement en route vers la station spatiale internationale (ISS), elle sera installée à l’extérieur du laboratoire Columbus, le module européen de l’ISS construit par Airbus. Ayant fait l’objet d’un partenariat public/privé, la plate-forme – qui porte le nom du frère cadet de Christophe Colomb – sera exploitée par Airbus et l’agence spatiale européenne (ESA).

 

Le développement d’une industrie spatiale durable

 

Le Directeur de l’exploitation spatiale au sein d’Airbus, Andreas Hammer, affirme dans un communiqué que « cette plate-forme commerciale unique va moderniser et démocratiser les applications pour l’observation de la Terre et offrir aux entreprises et instituts de recherches l’opportunité de déployer rapidement et facilement leurs projets dans l’espace« .

 

Située à 400 kilomètres d’altitude, elle pourra accueillir jusqu’à 12 emplacements pour charges utiles externes en orbite terrestre basse, les alimenter en électricité et assurer la transmission de deux téraoctets par jour de données optiques vers la Terre.

 

Airbus souligne d’ailleurs, dans ce même communiqué, que la plate-forme Bartolomeo ne se contentera pas de permettre l’observation de notre planète. Elle a également pour ambition de faire avancer la recherche environnementale et la climatologie, la robotique, la science des matériaux et l’astrophysique. De nouvelles technologies pourront être testées dans l’espace, en vue de leur commercialisation.

 

Un service de mission spatial tout-en-un

 

C’est un service de mission spatial tout-en-un qu’entend pour sa part proposer Airbus, allant du lancement à l’installation en passant par l’exploitation spatiale. Les dimensions, les interfaces, les préparatifs de lancement et le processus d’intégration des charges utiles sont standardisés afin de réduire les délais et les coûts par rapport aux missions classiques. La charge utile, qui peut aller de 4 à 450 kg, peut être préparée et mise en service en 12 mois.

Trente ans du télescope Hubble : les souvenirs de Jean-François Clervoy

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Le télescope Hubble a fêté vendredi ses 30 ans d’opérations scientifiques en orbite. Une longévité qu’il doit, entre autres, à Jean-François Clervoy. L’astronaute de l’Esa (Agence spatiale européenne), né en Lorraine, a participé à son sauvetage en 1999 lors de sa 3e  et dernière mission spatiale. Il se souvient.

 

Qu’a apporté le télescope Hubble à la science ?

Hubble est mythique car c’est le premier vrai télescope dans l’espace et qu’il regarde dans le visible, donc ça parle aux gens. Il a permis d’observer la naissance et la mort d’étoiles. Il a filmé des supernova (ce qui résulte de l’implosion d’une étoile). Il a permis d’estimer le nombre de galaxies dans l’univers à plus de 200 milliards !

Il a contribué à affiner l’âge de l’univers, à démontrer l’existence des trous noirs, à valider la théorie de la relativité générale et l’accélération de l’expansion de l’univers. Il a fait les plus belles photos de l’effet de lentille gravitationnelle (déviation de la lumière par une masse) et de nos planètes avec les aurores polaires de Saturne ou la tache rouge de Jupiter. Hubble, c’est la première grande révolution astronomique après la lunette de Galilée.

En quoi consistait la mission de réparation spectaculaire du télescope Hubble à laquelle vous avez participé en 1999 ?

La 3e mission de maintenance était programmée pour 2000. Mais le télescope a perdu trois de ses six gyroscopes, indispensables à la prise de vue pour stabiliser les directions de pointage. Elle a été avancée à octobre 1999. Avec l’équipage de conduite, nous n’avons eu que six mois pour nous entraîner au lieu d’un an

Il y a ensuite eu 13 dates différentes de vol pour finalement décoller en décembre. Quand on est arrivé, un 4e gyroscope était tombé en panne. Le télescope était en mode survie. En plus de la réparation, on a remplacé treize boîtiers.

Quand Houston nous a annoncé que le télescope était 100 % opérationnel, on a ressenti une grande fierté. Le patron de la Nasa nous avait demandé de redorer le blason après le crash d’une sonde sur Mars.

Quel rôle avez-vous joué lors de cette mission ?

La Nasa me trouvait bien câblé pour piloter le bras robotique. Il y a constamment des changements de repères mentaux et mathématiques. Il faut voir en trois dimensions, ce qui est inné chez moi. J’ai d’abord été chargé de capturer le télescope qui était totalement à l’envers.

Il a fallu épouser ses courbes de rotation. Après, sur trois jours et pendant près de neuf heures d’affilée, j’ai été le chauffeur personnel des collègues en scaphandre qui réalisaient les réparations dans l’espace, au bout du bras. L’obsession c’est de ne jamais toucher le télescope.

Avez-vous dû faire face à des imprévus ?

Rien ne se passe jamais comme prévu ! On a eu beaucoup de mal à fermer la soute du télescope, dont les portes étaient gondolées. On a battu les records absolus de durée de sorties dans l’espace. Elles devaient durer six heures et ont duré plus de huit heures.

On est à l’altitude la plus haute des vols habités, 600 km, contre 400 pour la station spatiale. Seule la mission sur la lune est allée plus loin. Lors de la 2e  sortie, pour la première fois, un astronaute, le Suisse Claude Nicollier, a tenu une pièce très lourde, le système de pointage fin, sans l’attacher à son scaphandre.

Au même moment, son alarme de niveau haut de gaz carbonique a retenti. Il a gardé son calme. C’était une panne de capteur.